Championnats de France de trail court 2025 (Val d’Isère)
Le trail des 6 cols : entre enfer et paradis

Que demander de plus que de terminer la saison sportive par les championnats de France de trail court, et tout particulièrement cette année dans le splendide cadre de Val d’Isère ? La course promettait d’être exigeante, avec ses 33 km, mais surtout ses 2600 m D+ entre 2000 et 3000 m d’altitude et 3 cols à plus de 3000 m. Elle a effectivement tenu toutes ses promesses, comme ont pu le vivre de l’intérieur les trois représentants du Pays de Nemours Running Trail : Thierry, Hervé et Fabrice.

Thierry s’était bien préparé en arrivant sur place une semaine avant la course. Il a cependant dû faire un aller-retour entre Bourg-Saint-Maurice et Bourg-La-Reine (disons plutôt la région parisienne). Sans des problèmes d’ampoules sous les pieds qui l’ont très fortement ralenti dans la dernière longue descente, il aurait certainement pu améliorer sa place qui est déjà très honorable (13ème dans sa catégorie).

Hervé a tenu son rang dans les montées pentues mais a joué la prudence dans les descentes, avec une vision amoindrie. Il termine ébloui par les paysages époustouflants de la vallée de la Tarentaise.

Mais l’homme du jour est bien Fabrice : ancien chasseur alpin, il connaît par cœur cette région. Hervé a pu bénéficier de toute son expérience. Arrivé sur place trois jours avant la course, Fabrice avait suggéré avec justesse de loger à Tignes-le-Lac (2100 m) pour s’habituer à l’altitude (à noter que certains élites étaient sur place depuis un mois, mais il ne faut pas mélanger les catégories). Le vendredi fut consacré à la reconnaissance du parcours, en tout cas de toutes les parties accessibles en voiture. Reconnaissance indispensable pour avoir une vision 3d du parcours et des repères stratégiques. Autre fait marquant : la rencontre à deux reprises avec Serge, un Savoyard qui a des prédictions météorologiques bien plus fiables que ce que peuvent établir les modèles actuels. Pour preuve, tout en habitant dans une autre vallée, il nous a assuré que la pluie ne viendrait qu’en fin d’après-midi le dimanche : ce fut effectivement le cas.

Fabrice savait que la course serait compliquée pour lui. Il avait suivi les conseils de Laurent M. avec seulement du vélo pendant les quinze jours précédant l’épreuve, mais ses douleurs se réveillaient dès l’échauffement et s’accentuaient pendant les seuls 2.5 km très roulants du début de course. Après un virage à droite, les coureurs attaquaient un km vertical (sur 4 km de distance), avec des passages à 30%. Pas question de doubler : il fallait suivre la longue file des coureurs qui progressaient vers le premier col à plus de 3000 m. Les coureurs découvraient alors un lac l’altitude, avec au fond la Grande Sassière. Première descente et nouvelle ascension plus facile de 500 m D+, avant la première longue descente (1000 m D-) vers le village du Fornet. Et là, Fabrice chute violemment. Il finit par se relever tout tordu. Il était si simple de mettre le clignotant à droite et de regagner Val d’Isère par la route. Mais ce ne sont pas dans les habitudes de Fabrice d’abandonner une course. Il savait par la reconnaissance du vendredi qu’il fallait contourner le village du Fornet avant d’entamer une longue montée vers l’Iseran. Cette partie plus roulante convainquit Fabrice de repartir, avec des objectifs successifs : sortir de la forêt, traverser une première fois la route, gagner le col de l’Iseran et rejoindre le second ravitaillement. Après le col de l’Iseran, peut-être la partie la plus spectaculaire de la course arrivait : après 25 km de course, il fallait encore gravir 200 m D+, dans les pierriers et les névés, entre 2800 et 3000 m D+, avec des parties à 30%, pour atteindre le tunnel 3000 et traverser la montagne (sur une distance de 60 m) avant de basculer sur l’autre versant. Une petite via ferrata, hors GR, mais empruntée par le trail des 6 cols. Ne restait plus qu’à descendre (avec 3 petits cols) pour regagner Val d’Isère. Et cette partie restera la plus compliquée pour Thierry, Hervé et Fabrice. Les écarts en temps deviennent spectaculaires avec les coureurs les plus rapides. Pour avoir un élément de comparaison, le vainqueur était en moyenne à 15.2 km/h dans les derniers 500 m D-, alors que les virages étaient très serrés et la descente technique. Comme le soulignait Myriam V. en regardant la course en direct sur l’Equipe 21, elle avait peur pour les coureurs. Nul autre que Fabrice aurait abandonné plus tôt. Mais il a franchi la ligne d’arrivée, tordu et heureux d’avoir pu terminer cette course exceptionnelle.

Que retenir de cette fabuleuse expérience ? Tout d’abord un séjour très convivial à Tignes et sa région. La rencontre amicale avec Lionel, ancien athlète du PNRT, et toujours au top en M6. Laurent M. avait prévenu : le souffle serait court. Ce sont aussi les paysages qui étaient à couper le souffle. Il faut bien reconnaître qu’il n’est pas réellement possible d’être compétitifs en s’entraînant en plaine, mais Thierry, Hervé et Fabrice ont terminé la course. Laurent les a préparés au mieux avec ce qui était faisable. Les ascensions se sont plutôt bien passées. La séance de bâtons à Villers-sous-Grez aura été déterminante. Et le mental a permis de surpasser toutes les difficultés. La reconnaissance d’avant course aura aussi été importante. Ce n’est pas l’enfer des descentes que l’on retiendra mais le cadre paradisiaque.

Vue sur la Grande Motte

Que Fabrice soit vivement remercié par Thierry et Hervé pour leur avoir fait découvrir de l’intérieur une si belle région. Merci une nouvelle fois à Laurent M. pour avoir relevé avec brio ce nouveau challenge de préparer 3 athlètes à la haute montagne, là où le Gréau culmine à 110 m au-dessus de la mer.

Rendez-vous l’an prochain pour les championnats de France, cette fois-ci pour s’attaquer au Mont Ventoux.

Résultats (33 km, 2630 m D+, 781 finishers sur 850 engagés) :

  • Thierry Ségerie, 423ème en 5:21:48 (13ème M4H)
  • Hervé Chauris, 587ème en 6:03:39 (37ème M3H)
  • Fabrice Giudicelli, 755ème en 7:40:36 (21ème M6H)

Saint-Maur 5000 m

William raconte sa première course sur piste, un 5000 m, en nocturne.

« Ça s’est globalement bien passé pour moi avec un chrono en 17:36. Assez régulier puisque les kilomètres sont passés en 3:31, 3:31, 3:32, 3:35 et 3:27. J’étais parti sur une base de 17:30 voir un tout petit peu en dessous. Je pense que je me suis un peu endormi sur le milieu de course ; j’ai plus couru aux sensations et je n’ai pas surveillé le chrono sur chaque tour : je pense que j’ai un peu perdu de temps là-dessus.

C’était ma première course sur piste donc petit manque d’expérience peut-être. Mais en tout cas ça vient confirmer une très belle première saison avec le club, où j’ai eu une belle progression : c’est vraiment cool ! »

Thomas et William

Bravo à Thomas et William !

Résultats (5000 m sur piste) :

  • Thomas Fillastre, 19ème en 17:30 (11ème SEM)
  • William Guillon, 21ème en 17:36 (13ème SEM)

La Saint-Germ’Nature

Jean-Luc raconte la course de ce week-end.

7 jours après une sortie de 5 km à Beaumont du Gatinais, déjà sous la chaleur, nous étions à nouveau quatre à participer à la Saint Germ’Nature sur 14 km avec 200 m de dénivelé (Angélique, Myriam C, Myriam V, Jean Luc). Fabrice a participé également à la course. La chaleur annoncée ce dimanche nous a incité à partir prudemment. Départ du stade de Saint-Germain-Laval, situé au centre du village, et on traverse un lotissement puis nous abordons plusieurs faux plats à travers les rues du village. Enfin, nous sortons peu à peu de Saint-Germain-Laval et abordons une belle montée d’un kilomètre pour enfin débuter le trail nature (km 3). Une succession de chemins avec quelques côtes sous le soleil et la chaleur. Il faut noter la remarquable préparation des organisateurs du trail avec trois ravitaillements aux 4, 6 et 9ème km. A chaque ravitaillement, des petites bouteilles d’eau ouvertes qui nous permettaient de d’assouvir notre soif mais aussi de nous arroser copieusement pour refroidir notre corps. Cela a permis d’oublier un peu la chaleur et d’aller au bout de la course
sereinement. Au final, une belle course de 14 km.

Au départ, la stratégie était la même pour nous cinq, Fabrice, qui arrive à la fin de sa prépa France Trail, n’avait pas d’objectif sur cette course, juste une sortie nature. « En ce qui me concerne, il s’agissait de ma dernière course avant les championnats de France de trail, le 13 juillet à Val d’Isère. Et tout avait très bien commencé avec l’offre de deux bières pour chaque coureur à la récupération des dossards. Je connaissais le parcours puisque j’avais déjà participé à la Saint-Germ’Nature l’année dernière. Une course originale entre un trail et un 10 km sur route. Résultat 7 minutes de plus qu’en 2024 et un tendon d’Achille très douloureux. Manque normal d’énergie et d’allure avec le cumul de la prépa pour les France de trail. Cependant un immense plaisir d’avoir profité de l’ambiance et surtout de la bonne humeur de notre groupe du PNRT. »

Angélique, Myriam C et Myriam V découvraient la course, elles sont parties prudemment. Myriam V a apprécié le parcours : « Si je devais résumer ce trail de 14 km en deux mots, ce serait ardeur et entraide. Retour sur une matinée intense, marquée par la chaleur écrasante et des moments de complicité avec mes camarades de course. Le départ : convivialité et préparation C’est en covoiturant avec mes cinq camarades de course que cette aventure a commencé. L’ambiance dans la voiture était à la fois détendue et excitée : chacun partageait ses anecdotes de trails passés, ses petites appréhensions pour cette journée qui s’annonçait… chaude. Très chaude. Une fois sur place, nous avons récupéré nos dossards avant de débuter l’échauffement. Il n’était que 9h, mais déjà, le soleil tapait fort, promettant une matinée éprouvante. Heureusement, j’étais bien préparée : hydratation optimale la veille et camelbag bien rempli pour m’assurer une autonomie en eau. Une course qui commence sur des chapeaux de roues… ou plutôt des pentes ! Le départ a été donné à 9h45. J’ai fait attention à ne pas partir trop vite, consciente que la gestion de
mon effort serait cruciale sur ce parcours vallonné. Et je ne m’étais pas trompée : dès les premiers kilomètres, les côtes se sont enchaînées, implacables. La chaleur n’aidait pas, et les portions exposées au soleil semblaient interminables.

Pour tenir mentalement, je me suis fixé des objectifs simples : atteindre le prochain ravitaillement. À chaque point de ravitaillement, je récupérais une petite bouteille d’eau que j’utilisais pour me rafraîchir en me mouillant presque intégralement. Heureusement, mon camelbag me permettait de rester hydratée tout au long du parcours. Cette routine est devenue mon salut face à la chaleur
écrasante. Entre fraîcheur boisée et petits frissons. Le parcours, bien que difficile, offrait quelques moments de répit. Traverser les bois a été un véritable bonheur, avec une ombre bienvenue et quelques souffles de vent chaud – un vent qui me rappelait les alizés des Antilles. C’est aussi dans ces sous-bois, entre le 5e et le 6e kilomètre, que j’ai failli tomber en pleine descente. Je ne sais toujours pas comment j’ai réussi à me rattraper, mais j’y suis parvenue. Un petit miracle qui m’a redonné un coup d’adrénaline !

La solidarité des habitants et des coureurs

Tout au long du parcours, l’entraide était au rendez-vous. Des habitants, postés devant leurs maisons, prenaient le temps de nous arroser avec leurs tuyaux d’arrosage. Un geste simple, mais tellement précieux dans ces moments-là.

Et puis, il y avait mes camarades : toujours un mot d’encouragement, un sourire, un regard complice. Jean-Luc, qui avait terminé sa course avant moi, est même venu me chercher dans les derniers mètres pour m’accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée. Ce geste m’a donné un véritable boost et m’a permis de trouver l’énergie nécessaire pour accélérer dans les derniers instants. Une arrivée marquée par la satisfaction. Après 14 kilomètres d’efforts et un peu plus d’1h33 de course, j’ai franchi la ligne d’arrivée. Le « Saint-Germ’Nature », avec son parcours exigeant et ses paysages variés, m’a offert une belle leçon de dépassement de soi. La chaleur, bien que redoutable, n’a pas terni le plaisir de courir, grâce à l’entraide et aux petits gestes de solidarité qui ont jalonné ce trail. »

Angélique s’est fait plaisir et termine sur le podium M3 à la seconde place. Myriam C finit première de sa catégorie M4. A titre personnel, j’avais décidé de partir sur un rythme qui me permettrait de gérer les difficultés du parcours et la chaleur. Je termine le trail en 1h13’’35’’ à la 49éme place, 4éme M5. J’ai ressenti de bonnes sensations, et pu appliquer la stratégie mise en place jusqu’à l’arrivée. Je précise, sinon je risque le lynchage, que nous étions cinq au départ dans cinq catégories
différentes M2, M3, M4, M5 et M6. Une sortie collective réussie sous le soleil de Saint-Germain-Laval et ses environs.

Résultats (14 km, 200 m D+, 127 arrivants) :

  • Jean Luc Correggio, 49ème en 1 :13 :38  (4ème enM5H)
  • Angélique Prysboz, 51ème en 1:14:43 (2ème en M3F)
  • Fabrice Giudicelli, 58ème en 1 :17:22 (4ème en M6H)
  • Myriam Cueille, 61ème en 1:19:22 (1ère en M4F)
  • Myriam Vaz, 100ème en 1:33:48 (7ème en M2F)

La Cavale L’haÿssienne

Cécile raconte la course de ce week-end :

« La Cavale L’haÿssienne soit 10 km à l’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne avec un dénivelé de 110 m ce qui est plutôt rare en pleine banlieue parisienne. Un départ à 10h15 cumulant chaleur et parcours compliqué avec 3 km de montées et 2 km de faux plats. L’objectif étant de me préparer à un trail de 16 km dans 3 semaines en Auvergne. »

Bravo à elle pour la course et pour son podium dans sa catégorie !

Résultats (10 km, 376 arrivants) :

  • Cécile Mouchain, 89ème en 47:40 (8ème femme et 3ème SEF)

Foulées de Beaumont-du-Gâtinais

Très belles performances pour les athlètes du Pays de Nemours Running Trail, avec un Thierry qui jouait à domicile.

Avec les fortes chaleurs, l’un des athlètes du club a eu un souci pendant la course et une chaîne de solidarité s’est créée avec les athlètes des différents clubs de Nemours. Qu’ils soient vivement remerciés ! Et très bon rétablissement à tous après ces courses éprouvantes.

Merci à Anthony pour les photos.

Résultats partiels (10 km, autour de 50 participants) :

  • Thierry Ségerie, 2ème au scratch en 41:48 (1er M4M)