Ecotrail 80 km

Retour sur l’Ecotrail 80km, l’édition la plus difficile à la vue des conditions météo : Froid, pluie, neige. Le tout enrobé de boue.

Xavier Ibanez du PNRT était présent et savoure le fait d’être finisher.

Récit de course :  

"C'était des dires de nombreux coureurs l'édition la plus dure des 11 éditions de l'Ecotrail . Et je le confirme.
La météo a changé bien des choses. D'une course réputée roulante nous sommes passé à un vrai calvaire.
J'ai certainement payé mon trail de montagne 15 jours plus tôt. Dès le 20ème km mes jambes se raidissent. Je me pose beaucoup de questions sur l'issue de la course. Rapidement mes objectifs de temps explosent. Le terrain n'a rien à voir avec mes 2 précédentes tentatives. Il fait froid, il pleut, puis il neige. De la boue à n'en plus finir. Usante. Glissante. Nos pieds s'enfoncent souvent jusqu'à la cheville dans un mélange d'eau et boue déprimant. J'avance comme je peux et je traverse beaucoup de passages à vide. Au ravito du km47 je vois Pascal, un ami de course. On décide de rester ensemble, on sent que c'est la seule chose qui peut nous permettre d'aller au bout, de se soutenir mutuellement. Sur mes conseils on passe de 3 à 4 couches de vêtements et on installe les frontales. Grand bien nous en a pris. On ressort glacés du ravito mais finissons par nous réchauffer très rapidement . La nuit tombe. Une autre course commence.
Nous alternons marche et course tant que nous le pouvons. La boue nous en empêche souvent, nos pieds s'enfoncent dans une glaise collante, les appuis sont fuyants. Cent fois nous évitons la chute. Les descentes sont laborieuses, parfois dangereuses. Les montées sont presque des répits mais nous obligent à relancer sans cesse. Nous faisons une courte pause et avalons rapidement un bol de soupe à Chaville au km 56. Le moindre arrêt nous congèle sur place et nos doigts deviennent douloureux. Commence alors une bataille avec les barrières horaires. Jamais je n'aurai cru vivre ça sur l'écotrail. Limite 23h30 au km 67 au parc de Saint Cloud. Nous y serons vers 23h10. Le final va être serré. Direction la tour eiffel. Maintenant il faut essayer de courir. On surveille l'heure en permanence. 11km à faire en 1h40. Sur le papier cela paraît facile, et pourtant.
Nous puisons au fond de nous, on ne peut pas avoir autant enduré pour se voir recalé au dernier moment. La tour Eiffel ferme à 1h du matin. Elle est là, nous la voyons depuis le km 75. Elle se rapproche. Un dernier effort. Finalement les escaliers qui nous mènent au 1er étage paraissent faciles après ce que l'on vient de vivre.
Mon chronomètre s'arrête à 12h40min08. À 5 minutes du temps max de 12h45. Il est 0h55 et Il y a plus de 600 coureurs derrière nous qui n'auront pas ce privilège. Je pense à eux...
Un grand merci à Pascal Guilloteau sans qui je ne suis pas sûr que je serai allé au bout, ou en tous cas que j'aurais été classé.
Et un énorme merci à ma chère et tendre Caroline qui me permet de vivre des moments aussi uniques, même si elle ne comprend pas toujours pourquoi je m'inflige de tels défis. J'ai moi-même parfois du mal à l'expliquer. Mais je ressens dans mon fort intérieur un sentiment inexpliquable, une émotion que certains d'entre nous connaissent.... Les ultras traileurs savent de quoi je parle."

Résultat :

1579ème en 12h40 (sur 2500 parant et seulement 1737 finishers)

 

Encore bravo !