En ce dernier WE de juin et premier WE de juillet se déroulait à Chamonix le traditionnel marathon du Mont Blanc, accompagné de ses différentes variantes, allant de 10 à 90 km, en passant par le KV.
3 athlètes du PNRT se sont lancés sur 3 défis différents : Olivia Dufresnoy sur le KV, Anthony Jean sur le cross et Xavier Ibanez sur le marathon.
Points communs à toutes ces courses, le dénivelé, les singles techniques et les paysages magnifiques. Seule la distance change.
Sur le Kilomètre Vertical (KV), Olivia a pu tester sa volonté sur un parcours de 3 km mais 1000m de D+ !!!
Sous le télécabine qui mène à Planpraz, un single en serpentin l’emmène du centre-ville de Chamonix où les concurrents prennent le départ les uns après les autres à la manière d’un contre-la-montre pour « atterrir » à 2000m d’altitude pour une arrivée haute en couleur. Aucune zone de plat sur le parcours et une fin à la via ferrata avec échelles, marches, mains courantes…
Olivia termine son périple 435ème sur 540 concurrents en 1h13min51s.
Sur le cross, Anthony affronte un parcours technique mais rapide. Pour le début tout du moins, la fin se révélant plus compliquée avec des portions caillouteuses, enneigées même. Sur 23 km et 1600m de D+ pour seulement 600m de D-, le circuit part de Chamonix pour une arrivée identique à celle d’Olivia, à 2000m.
Les 13 premiers kilomètres abordables permettent de chauffer les corps et les esprits, avec de la retenue toutefois afin de garder du jus pour le final. Un 12ème kilo bouclé en moins de 5min pour un single en descente. De quoi se faire plaisir. Il en manquera cependant du jus, dans les montées de la Flégère puis celle de Planpraz, avec des kilos affichés à presque 16min, où il n’est plus question de décoller les 2 pieds en même temps, mais plutôt de ne pas stopper la marche sous peine de ne plus repartir.
Anthony termine 313ème sur 1752 finishers (1873 partants !) en 3h49min56s.
Sur le marathon, la tâche a été plus compliquée pour Xavier, avec un 42 km pour 2700m de D+ et 1600m de D-.
Xavier raconte :
"Le marathon du Mont Blanc. Une course devenue légendaire. Un plateau d'élites exceptionnel réunissant les meilleurs traileurs du monde. Un site somptueux. Une organisation sans failles. Une ambiance incroyable qui vous donne la chair de poule. Et moi au beau milieu de ces presque 2400 coureurs. Je vis un rêve. Je me réveille soudain au son de Hell's Bells quand le départ est donné. 18 km d'une succession de montées et de relances sous une chaleur déjà présente depuis 7h du matin. Puis l'ascension du col des Posettes qui se présente tel un mur. Presque 1km vertical pour moins de 6km d'ascension ou beaucoup y laisseront une énergie considérable. Après le passage à l'Aiguillette des Posettes s'ensuit une descente redoutable pour les muscles. Arrivé tout en bas et au prix d'un long effort, des crampes m'arrêtent sur place à 1km du ravitaillement du Tour. Avec difficulté je parviens à repartir non sans y avoir égrener de précieuses minutes. Il est 12h25 et la barrière horaire est à 12h30. Des spectateurs annoncent un rallongement des barrières de 15mn. Sauvé. J'arrête mon effort pour porter secours à une concurrente tombée sur le bas côté dans les orties. D'autres personnes la prenne en charge et je repars. 12h35. Je suis passé. Je vais pouvoir continuer. Mais ce coup de poignard dans mes ischios a laissé des traces et le mental n'y est plus. J'analyse le parcours restant et malgré les 30km déjà parcourus je prend la décision d'arrêter là. Le soleil est redoutable, et le parcours tout autant. Après un rapide calcul je réalise que je n'atteindrai jamais la prochaine barrière à temps. J'abandonne à contre cœur. Triste de ne pouvoir montrer cette médaille à ma maman qui lutte contre la maladie et pour laquelle je voulais donner ce souffle qui lui fait tant défaut. Mais c'est la loi de ces courses élitistes. Il faut être fort du début à la fin. 450 coureurs subiront le même sort et garderons cette envie de boucler ce défi une prochaine fois. Après analyse à froid je ne me suis pas assez hydraté. Cela explique bien des choses. Concentré dans l'effort et l'exigence du terrain on en oublie parfois l'essentiel. C'était malgré tout une formidable expérience, faite de rencontres, d'échanges et d'un esprit sportif partagé qui nous pousse à nous transcender. Malgré l'échec je suis plus motivé que jamais. Je reviendrai c'est certain."
Date est prise pour les prochaines éditions, avec Xavier qui retournera affronter le marathon et Anthony et Olivia qui échangeront leur challenge.