Pendant les championnats de France de trail à Montgenèvre, d’autres en ont profité pour aller courir ailleurs, mais toujours en montagne, avec des épreuves de plus de 7h ! Fabrice Mandreux, dans les Pyrénées, mais aussi Pascal Langlais et Christophe Poncelet en Isère en ont profité pour admirer du paysage. Bref, du dénivelé au programme.
Fabrice s’élançait donc sur le GTVO, comprendre le Grand Trail de la Vallée d’Ossau, pour une course de 74 km et 5000m de D+ :
« 4h30. Il pleut encore, comme toute la nuit d’ailleurs, passée sous une tente qui a heureusement tenu le coup. Les participants finissent d’arriver pour le contrôle des sacs. 4h50. Feu d’artifice (devait être heureux les habitants, ben en fait oui), musique et à 5h, stop à la pluie et top départ. Allez on commence par prendre 1063m de D+ sur 6km. Dans le noir, la forêt, chemins caillouteux et avec les trombes d’eau de la nuit, on se dit, heureusement que c’est une des plus grosses difficultés (sauf que c’est pas vrai). 6h20. Remise à niveau des bidons car derrière il y a encore 760m de D+, autant de D-, le tout sur 10km. Nous sommes sur les alpages où se mélangent à nouveau chemins caillouteux, sentiers à vaches (avec ses nombreux passages de boue et de bouses, et y a pas le choix…) et droit dans le vert où.. Il n’y a pas de traces.
Le risque d’entorse est très souvent présent (on comprend mieux pourquoi la bande de strap fait partie du matériel obligatoire ). Cette avant dernière phrase résume très bien le trail en fait. Ils avaient prévenu la veille au briefing : « vous verrez, c’est un trail difficile, terroir ». Et ben y zavaient raison en plus. Pauvre petit coureur d’île de France… Les descentes commencent à bien attaquer les cuissots et ce, jusqu’à Louvie-Juzon où j’arriverai vers 11h. Le relais. Je m’accorde une pause de 20min, le soleil a déjà fait son effet. J’apprendrai plus tard l’abandon de 66 coureurs à ce niveau là. La plus grosse difficulté annoncée est a venir : la montagne du Rey. Un grand panneau annonce la couleur au debut de la montée : » Ici, tu seras jugé ! « . Nous prenons 960m de D+ en 3km, en plein soleil avec des difficultés qui repoussent le plaisir. Bref un km vertical à mi-parcours, sympa… La descente qui suit est dans la même lignée. Plusieurs chutes, (4 ou 5 pour moi) et surtout, impossible de marcher, trop pentu. Alors de temps en temps, on s’arrête.. Beaucoup d’autres abandonneront après ce passage. Le ravito suivant verra plusieurs coureurs faire carrément une sieste. C’est qu’il reste encore 30 bornes… Et là bizarrement, le mental commence à prendre le relais. Tu te dis tant que mes jambes me porteront, j’avancerai. Et un pas après l’autre, elles te portent , magique. Les paysages se succèdent, magnifiques, la faune, la flore, les vaches, les chevaux de trait, les chèvres et leur berger canin, les rapaces… Ça aide. Dernière montée au col de l’Aubisque, à nouveau de la pierre, dur mais on sait que c’est la dernière. Le dernier ravito nous accueille avec ceci : « l’abandon n’est plus une option, tu seras finisher ! « . On se remet un peu en état car l’on appréhende la fin : une dernière descente de 12km jusqu’à Laruns. Elle est en bonne partie roulante mais fait son office destructeur au niveau des quadri. C’est devenu du bois… Allez, fini de se plaindre, l’arrivée est là, je vois ma femme (mille mercis à elle) et 4 de mes filles (petite pensée pour Joyce) avec qui je passe la ligne. Ca y est, c’est fait… Une orga très bien gérée, des bénévoles vraiment au top et balisage comme je n’avais jamais vu (une balise maxi tous les 30m, mais j’ai pas compté). 421 partants, 255 arrivants (quasi 40 % d’abandon). 15h08 d’efforts me classe 123eme et 42eme M1. C’est pas facile la montagne..
Sur le trail des passerelles, en Isère, Pascal et Christophe s’élançaient chacun sur une course différente, le 40km et 2000m de D+ pour le premier et le 67km et 3500m de D+ pour le second.
- Pascal termine 796ème/1052 arrivants en 7h36min46s.
- Christophe lui termine 586ème/644 arrivants en 12h13min05s.
Bravo à eux 3 !