Le jeune Vince est atteint d’une anomalie génétique du nom TUBB2A. C’est une maladie rare qui se traduit un retard psychomoteur sévère à moyen, une ataxie et une hyper activité. Sa maman, Virginie, athlète du Pays de Nemours Running Trail, se bat pour son fils. Son premier combat a été de déterminer la nature de l’anomalie. Maintenant qu’un nom a pu être identifié après plusieurs années d’incertitudes, Virginie a voulu démontrer qu’elle et son fils pouvaient se surpasser. Et c’est un véritable exploit que Virginie et Vince ont réalisé lors du semi-marathon de Montargis de ce week-end.
Virginie a tracté son fils (plus de la moitié de son propre poids) dans un poussette adaptée pendant plus de 21 km, sur une course officielle FFA. Ils terminent dans un excellent temps. Ils s’étaient entrainés pendant de longs mois sous la houlette de Laurent. Ils ont pu compter sur le soutien du public et sur les athlètes du Pays de Nemours Running Trail qui les ont accompagnés en toute fin de course. Des dossards avaient été confectionnés pour l’occasion. Derrière l’exploit sportif, il y a la joie de Vince qui a vécu pleinement l’événement, qui est même sorti de la poussette pour franchir la ligne d’arrivée. Cet événement est aussi là pour faire connaître la maladie et rentrer en contact avec des familles qui seraient dans le même cas.
Virginie raconte sa journée de l’intérieur :
Dimanche 12 mars, 7h le réveil sonne. Mes affaires sont prêtes, la logistique est bien réglée, je n’ai plus qu’à me concentrer sur l’objectif tant attendu.
J’arrive au stade à 8h40. Je récupère mon dossard gentiment, puis arrive rapidement mon club. Le stress commence à monter sérieusement. Mon coach reprend les rennes, direction l’échauffement, il pense pour moi, ce qui me décharge d’un poids.
Pas de bobologie de dernière minute ; l’échauffement se passe bien, les jambes répondent correctement, la météo est idéale, tous les feux sont au vert comme je l’espérais.
15 min avant le coup de pétard, je décharge la poussette et me dirige vers la ligne de départ. Vince m’y attend, bien entouré de ma famille, il se défoule avant notre périple.
5 min avant le départ, j’installe mon fils dans la poussette, enclenche la musique, quelques photos rapides puis on se fraye une place au milieu de peloton. Tant pis pour les ordres de l’officiel !
Coup de pétard, c’est parti mon kiki 🙃
Mon coach se débat avec la foule pour m’ouvrir la voie, il me fait un super tracé, plus droit tu meurs 😅. Cette fois je ne slalome pas, pas de perte de temps, ça passe nickel, je ne m’essouffle pas… Impeccable ! Merci aux athlètes d’ailleurs pour leurs compréhension 🙏
Les 10 premiers kilomètres défilent à une vitesse folle, je les mange goulûment, aucune douleur, je suis super bien, j’attends le retour de bâton. Je sais que je vais me prendre une claque à un moment, mais quand ??
Je passe au 10ème kilomètre en 48’13 au lieu de 49’40 (pour une qualif France) j’ai un peu de marge c’est parfait.
Arrive le 11ème kilomètre avec quelques difficultés qui s’installent. D’abord une gêne à l’estomac (pour rappel j’ai eu des soucis de santé depuis 1 mois et pour cause une bonne gastrite et oesophagite). Le harnais tape depuis 11 km pile poil à l’estomac et, avec l’eau fraîche du ravito, ça ne fait pas bon ménage.
Au km 12 je suis dans le mal, et il me reste encore 8 km. A partir de là commence un combat avec moi-même. Je manque cruellement de foncier, faute d’entraînements ce dernier mois, et l’estomac corse l’exercice.
Km 13 je souffre !! Je m’arrête même pour marcher. J’essaye de manger pour soulager l’estomac, je défais le harnais pour libérer l’emprise. Ça me soulage de suite mais tracter vince comme ça c’est impossible. Je souffle un peu et remet ma camisole, il faut essayer d’occulter la douleur.
Km 14 et 15, le problème demeure et à cela s’ajoute de grosses douleurs musculaires aux quadris, tu m’étonnes !! 😅 J’alterne course et marche rapide. Malgré tout je suis tjs dans les chronos pour une qualif !
Arrive le km 18, mon état ne s’arrange pas, il empire évidemment, j’ai très mal mais plus que 3 kilomètres me séparent de l’arrivée. Mes copains du PNRT viennent en renfort, me boostent à maintenir le cap. J’en suis à 1h30 de course à 18 km il me reste 15 min pour franchir la ligne. A 5′ au kilo je peux toujours espérer la qualif mais je sais à ce stade que j’en suis incapable. Je me bats vraiment pour maintenir de la course mais mes jambes n’en peuvent plus, les cuisses me brûlent de dingue, je suis rincée.
Arrivent enfin les derniers mètres, Laurent (mon coach) me donne un drapeau avec Vince de graver dessus, une belle entrée dans le stade. Je regarde mon chrono, 1h44’30 », il me reste 30″ pour faire 300 m, je connais mon chrono sur 300 m et même en m’arrachant les tripes c’est impossible de faire ça dans ce temps (je sais en revanche, qu’avec l’entraînement nécessaire, la qualif passait sans problème). Je décide donc de finir le semi comme il avait commencé, main dans la main avec mon fils.
Fils qui d’ailleurs ne savait où donner de la tête par tant de monde à l’applaudir. Je décide donc de le porter, mes jambes tiennent à peine debout 😅, jusqu’à la ligne d’arrivée et de la franchir ensemble.
Félicitations à Virginie et Vince et en route vers de nouveaux exploits. Pour suivre leur aventure: Vince, le combat du bonheur.
Plein de très bons résultats pour les athlètes du Pays de Nemours Running Trail sur le 5 km et sur le semi-marathon. Bravo à tous et bonne récup!
Résultats (5 km, 103 participants)
- David Cheron, 6ème en 16:21, 1er M1M
- Briséis Dario, 38ème en 21:05, 1ère M0F
- Angélique Przybos, 43ème en 21:50, 1ère M3F
- Anne-Marie Chèvre, 62ème en 26:14, 1ère M4F
- Elise Migeon, 68ème en 27:19, 6ème M0F
- Sylvie Duyck, 71ème en 27:34, 2ème M4F
Résultats (semi-marathon, 472 participants)
- Valentin Benard, 7ème en 1:18:08, 2ème SEM
- Laurent Fillastre, 78ème en 1:03:02, 12ème M3M
- Jean-Luc Correggio, 171ème en 1:41:17, 13ème M4M
- Virginie Tabuya, 247ème en 1:47:15, 6ème SEF
- Jean-Luc Rebelo, 267ème en 1:49:27, 44ème M3M