Après les championnats départementaux de 5000 m à Chessy, Brigitte et Briséis remettaient les crampons pour ce deuxième épisode de la saga. Explications de Briséis :
« Un petit de vent de panique a soufflé de Souppes à Paris lorsque dans la journée du mardi 11 juin, Brigitte et moi, deux professeures consciencieuses occupées à faire classe à nos élèves respectifs, recevons un mail de la LIFA qui fait l’effet d’une petite bombe : nous sommes qualifiées au 5000 m du lendemain à Saint-Maur-des-Fossés, pour les Championnats d’Île-de-France de demi-fond long !
Certes nous étions sur liste d’attente parmi les qualifiables depuis Chessy, mais il n’y avait que 20 places et plusieurs dizaines d’athlètes, dont bon nombre d’espoirs et de séniors avec des gros chronos ; pensant que c’était cuit, nous n’avons pas fait de séances spécifiques et sommes reparties sur une mini prépa trail, car nous courons le samedi à Sancerre pour Brigitte et au Puy-en-Velay pour moi.
Ce repêchage de dernière minute nous met donc dans l’embarras : les entraîneurs pestent un peu car il n’y a plus de cohérence, nous sommes fatiguées et puis s’organiser du jour au lendemain demande quelques acrobaties… Après une après-midi de tergiversations (« j’y vais si tu y vas » !), et parce qu’on est un peu folles, on se décide : nous prendrons le départ sur la piste bleue !
Arrivées là-bas, nous ne sommes pas en confiance, mais d’un autre côté, nous n’avons rien à perdre, alors on ne se pose pas trop de questions, et quand le départ est donné, on se lance.
Comme à Chessy, ça part vite, mais on se recale sur notre allure dès le 2ème tour. Cette fois, il y a un groupe de plusieurs filles à notre allure et on reste ensemble sur plusieurs tours. Brigitte mène et quelques filles s’intercalent entre nous deux. Je me sens bien et je ne regarde pas mes temps de passage tous les 200 m car je sais que je suis régulière et Carlos nous donne les temps, qui sont sur de bonnes bases.
On arrive vers la mi-course, et le groupe s’est effiloché. Carlos me dit de recoller sur Brigitte. J’ai peur d’accélérer, j’ai peur du mur du 3000, mais je sens que je suis relâchée et que le souffle n’est pas trop court… alors je finis par y aller. On se retrouve toutes les deux et puis au bout d’un tour ou deux, Carlos me dit de passer le relai. De nouveau, j’appréhende, mais je vois que j’ai les moyens de le faire. Je me lance mais on est dans le virage alors je me rabats, inutile de faire l’extérieur… Dans la ligne droite, je prends le relai, et Brigitte reste au contact. Puis elle repasse devant. Ça ne me déstabilise pas comme à Chessy, je reste aussi au contact, et s’en suivent plusieurs passages de relai, qui nous permettent à toutes les deux de maintenir la cadence. Il reste mille mètres. On est encore bien, mais Carlos nous dit d’accélérer… J’entends « record ». Ça vaut peut-être le coup de s’arracher. Alors j’accélère progressivement, toujours avec Brigitte. Dans la ligne opposée, c’est vraiment dur. Puis il reste 150 mètres, et sans trop réfléchir, on part au sprint. C’est un combat. Et c’est Brigitte qui passe devant à 70 m de l’arrivée ! Il faut finir, je ne pense qu’à la délivrance… Et puis on passe enfin la ligne, le corps meurtri, mais un PB (personal best) et un SB (season’s best) en poche, toutes euphoriques pendant qu’une concurrente vomit et que nous-mêmes peinons à reprendre notre souffle !
Quelques minutes plus tard, nous voilà reparties pour la récup, avec un petit groupe de concurrentes, dans une ambiance d’après course très conviviale, loin de l’image qu’on peut avoir de la piste.
Belle soirée qui vient clôturer une très belle saison. Un grand merci à Carlos de nous avoir accompagnées, à Laurent qui m’a fait tant progresser, et au club pour tous vos encouragements ! »
Félicitations aux deux championnes !
Résultats (5000 m)
- Brigitte Da Silva, 11ème en 20:23 (1ère M2F)
- Briséis Dario, 12ème en 20:24 (2ème M0F)