Le week-end du 18/19 Novembre, entre Monaco et Beaune, 5 athlètes étaient présent sur les routes.
Semi-Marathon de la vente des vins de Beaune
Week-end Bourguignon pour 4 athlètes du PNRT :
A travers les vignes des grands crus de Bourgogne, le parcours du semi-marathon était aussi joli que difficile (250 d+).
Sur 2573 participants,
- Etienne Chauvet : 497ème en 1h40:57
- Valérie Abelli : 717ème en 1h45:13
- Christelle Level : 853ème en 1h48:11
- Jonathan Trunde : 1133ème en 1h53:15
No Finish Line (Monaco)
Patrick Février, notre « ultra-traileurs fou » était de nouveau engagé sur une course quelques semaines après les templiers : les 24h de la No Finish Line de Monaco : le but étant de parcourir le maximum de KM en 24h.
Compte-rendu de ma No Finish Line à Monaco les 19 et 20 Novembre 2016. Mais tout d’abord, la No Finish Line, kézako? Une course de huit jours pour certains, sur un circuit de 1.4 km, à parcourir le plus grand nombre de fois. Le format que j’avais sélectionné : le double tour d’horloge, le but étant de parcourir le plus grand nombre possible de tours durant ces 24 heures. L’organisation reverse un euro par kilomètre parcouru par chaque participant à une association caritative (Children & Future). Une excellente façon de « courir utile » ! Pour info : http://childrenandfuture.com/qui-sommes-nous. Un mois après le Grand Trail des Templiers à Millau (76 kms, 3500D+) et quinze jours avant la SaintéLyon (72 kms de nuit, 1700 D+), cette No Finish Line à Monaco est la deuxième étape de ma trilogie un peu folle de cette fin d’année 2016, une année déjà riche de très beaux rendez-vous. De façon très volontaire, j’ai laissé la place à une très longue période de récup’ suite aux Templiers, et je n’ai à mon compteur sur les trente derniers jours qu’une… trentaine de kilomètres, pour moitié sur les 25 bosses et pour moitié sur un seul entrainement avec mon club du PNRT (Pays de Nemours Running Trail). Après une (très courte) nuit chez des amis à Paris, je suis très heureux de décoller le 18 Novembre au matin sous la pluie parisienne, mais surtout d’atterrir sous le soleil niçois, puis de découvrir en train les superbes paysages en bordure de la Méditerranée jusque Monaco, en ayant le temps d’apercevoir quelques courageux qui se baignent encore à cette époque de l’année ! J’arrive en fin de matinée au chapiteau de Fontvieille, lieu de ralliement de la course, après avoir réussi à me perdre en sortant de la gare de Monaco ! Beaucoup de monde sur le circuit (sur lequel je ne devrais normalement pas me perdre !), avec de suite une première interrogation : est-il vraiment possible de courir avec autant de monde sur un circuit aussi peu large ? Un des nombreux bénévoles m’annonce que les lits de camp prévus pour ma prochaine nuit sous le chapiteau seront montés en fin d’après-midi, et c’est donc rassuré que je me mets déjà en tenue sportive, histoire d’aller faire un ou deux tours du circuit, en repérage pour le lendemain… Je croise de suite Luca Papi, avec lequel je n’étais jusque-là qu’en contact sur Facebook… Pour les non-initiés, Luca est le n° 4 italien en 2016 au classement de l’Ultra Trail World Tour. Un vrai champion, toujours accessible, souriant, et faisant bénéficier à tous de toute sa riche expérience. Un ou deux tours en repérage ai-je dit ? En réalité une vingtaine ! Près de 28 kilomètres en cette belle après-midi ensoleillée : comment dit-on « idiot » en monégasque ? Parce qu’en plus de ces 28 bornes, je peux facilement en ajouter une dizaine à jouer au touriste en fin d’après-midi ! Pas loin d’un marathon, c’est ce qu’on appelle une bonne préparation avant un 24 heures ! Ou pas ! Certainement pas en fait, et c’est une des premières erreurs de mon week-end. Après une seconde nuit d’affilée à très peu dormir (chapiteau froid et humide), je me lève à 07h00, histoire d’être le plus en forme possible pour le départ deux heures plus tard. Je retrouve Luca qui m’annonce qu’il sera officiellement sur la course des 24 heures, en parallèle à sa course des 8 jours, et qui me propose de m’accompagner sur la première partie de la course, mes objectifs semblant correspondre aux siens ! C’est à 09h00 tapantes que le départ est donné, et c’est au bout de 3 heures de course que nous réalisons, avec Luca, que nous avons déjà parcouru 30 kms, qui plus est avec quelques portions marchées en récup’ active ! Un départ (trop) rapide pour moi, c’est certain. Les sensations sont pourtant excellentes mais je sais que je ne tiendrai pas encore 21 heures à ce rythme. Je décide donc de privilégier un peu plus la marche rapide. Malgré cela, à 14 heures, j’ai un peu plus de 45 kms au compteur. Toujours trop rapide ! Peu importe, je fais confiance à mes sensations et je laisse mes jambes partir à leur rythme (je ne reste jamais bien loin) ! Les deux intermédiaires suivants me confortent sur mon très bon ressenti et mon état de forme : 70 kms au bout de 8 heures de course, et très exactement 93666 kms affichés au demi-tour d’horloge. Je suis quand même (à cet instant) très lucide, et je sais qu’il me sera très difficile d’aller chercher la marque des 180 kms, mais que pour les 160, mon objectif initial, il ne devrait pas y avoir le moindre souci… Je suis plutôt en avance sur mon prévisionnel, et même si je n’ai bien sûr plus la fraîcheur du départ, les feux sont au vert, tout va bien ! Afin de ne pas aller puiser de suite dans les réserves, je me mets pendant un peu plus de deux heures à beaucoup plus marcher que courir. Sans doute une erreur dont il me faudra discuter plus tard avec mes entraineurs du PNRT… Je marche, et je prends le temps en milieu de soirée de passer le petit coup de fil prévu à mes amis des TIFs (Traileurs d’Ile-de-France), réunis pour une belle soirée festive. C’est à ce moment-là que je réalise que je suis, pour la première fois de la journée, un peu en difficulté, avec les jambes un peu lourdes et une douleur au niveau du coup de pied gauche. L’effet « trop de marche » ? A 23h30’, après avoir soudainement décidé qu’une petite pause de 30’ me ferait le plus grand bien, je m’arrête sous le chapiteau, au niveau des lits réservés aux coureurs des 24 heures. Quelle erreur !!! Ça y est c’est passé, j’ai eu le temps de digérer, mais pendant les quelques jours qui ont suivi la fin de la course, j’ai essayé de me souvenir de ce qui avait pu me faire prendre cette décision… J’ai vite renoncé ! Pourquoi une erreur vous demandez-vous sans doute ? Il était donc 23h30’, et à minuit j’allais repartir. Je suis reparti. A 04h30’ !!! Je devais en fait être beaucoup plus fatigué que ce que je pensais après deux nuits beaucoup trop courtes, et surtout en total manque de lucidité, un état complètement disparu en l’espace d’un peu plus de deux heures ! Je me suis allongé en pensant que j’allais me réveiller tout seul, comme un grand, au bout de 30’, sans mettre de réveil, et sans avoir demandé à qui que ce soit de venir vérifier que j’étais bien debout à minuit ! Du grand n’importe quoi, un manque de bon sens à son paroxysme, un cruel manque d’expérience ! Bref, je me suis donc réveillé, et j’ai pleuré ! Bah oui, j’ai pleuré. De mémoire pas la première fois cette année, mais sans aucun doute les premières larmes liées à la rage (au sens premier du terme) d’avoir été tellement stupide ! Je n’entrerai pas dans les détails des insultes que je me suis adressées, mais il y en a eu un certain nombre. Je suis dans l’incapacité de me souvenir de la dernière fois où je m’en suis voulu à ce point suite à une mauvaise décision ou à un mauvais jugement ! De toute façon, après coup, je sais que cette erreur grossière saura être expliquée, à défaut d’être comprise. Ce « besoin » d’aller me poser pendant 30’ n’aurait pas dû être ! Un « 24 heures », c’est un « 24 heures », pas un « 23h30’ » ! Il faut être prêt physiquement et mentalement à encaisser. Si l’on n’est pas prêt, on ne vient pas. C’est mon point de vue. Je reviendrai, et je serai prêt ! Avec environ 100 kilomètres dans les pattes sur la course, sans parler des (pas loin de) 40 du vendredi, le réveil fut très très très très difficile… D’un coup d’un seul, j’ai eu comme l’impression d’être passé sous un train, avec des douleurs au niveau des pieds, des tibias, des mollets, des quadriceps, bref des jambes refroidies, et en très piteux état ! Je ne me suis posé la question suivante qu’une seule fois, et la réponse fut instantanée : « J’y retourne, ou pas ? » « Bien sûr que tu y retournes, et même si c’est en marchant à 1 km/h, tu vas finir ! » Un petit détail à son importance : au moment de mon arrêt, j’étais classé second (dans ma catégorie d’âge, le premier étant l’extra-terrestre italien qui a gagné), avec pas mal d’avance sur le troisième, et je m’imaginais déjà sur un podium. C’est pas tous les jours que ça pourra m’arriver, et même si ce n’est qu’anecdotique, et bien moi ça me faisait kiffer à l’avance… Pour le fun, pour mon fiston, pour les couleurs du PNRT (mon club du Pays de Nemours Running Trail), pour mes potes, pour moi aussi un peu quand même, un podium quoi ! Autant dire qu’après 5 heures d’arrêt, c’était tchao à mes illusions ! Quelle déception ! Quelle énorme désillusion ! Et pour être très honnête, sur l’instant, je n’ai vraiment pas eu le cœur à relativiser ! Au final, et juste pour clore le sujet, le deuxième V2 termine avec 99 tours et le troisième avec 94 tours, soit approximativement deux heures et une heure devant moi (89 tours sur la course). J’ai donc repris, difficilement, le chemin du circuit, et je suis allé au bout. Au mental. Le fameux mental dont on parle tant ! Cette faculté qu’à notre esprit à faire fi des douleurs et/ou autres difficultés et à nous faire avancer. Encore. Même doucement. J’ai retrouvé sur le circuit un Luca Papi toujours aussi impressionnant après pour sa part 8 jours de course, et mon pote Stef avec lequel on aura pu papoter un peu. Leurs encouragements à essayer de me faire (re)courir (un peu) n’y auront rien fait, c’est en marchant (doucement, je l’ai déjà dit, non ?) que je suis allé au bout… Tout au long de ces (presque) 24 heures, j’ai pas mal bu, respectant en cela les bons conseils de nombreux amis qui se reconnaitront, et comme d’habitude très peu mangé (environ une dizaine de Pom’Potes). Certes, je n’ai (comme d’habitude) pas eu faim, mais il y a sans aucun doute matière à réflexion(s) pour moi à ce niveau-là ! Je commence à prendre conscience que pour progresser (si si, j’y crois encore), cette grande partie « alimentaire » devra être totalement repensée. Au final, je ne retiendrai pourtant de ce beau week-end monégasque que le chiffre de 152.38, comment autant de kilomètres parcourus, certes, mais aussi et surtout comme le nombre d’euros que reversera la No Finish Line à l’association Children & Future, grâce à ces kilomètres parcourus ! Et rien que pour cela, je ne peux qu’être très satisfait ! Un grand merci bien sûr à celles et ceux qui m’ont envoyé de nombreux messages d’encouragements et de soutien avant, pendant et après la course ! Rendez-vous est maintenant pris sur la SaintéLyon le premier week-end de Décembre, avec un départ à minuit et sans doute dans le froid, tout ce dont j’ai horreur ! Et si ce challenge était le plus compliqué à gérer de mon année 2016 ?